La démocratie participative : de la Révolution française à Cessez-le-feu !

Le terme « démocratie », qui désigne selon les Editions Larousse, un « système politique, forme de gouvernement dans lequel la souveraineté émane du peuple » est aujourd’hui une notion fourre-tout sur-utilisée, voire même détournée par certains politiciens en quête de pouvoir.

Des origines de la démocratie, en Inde ancienne (environ VIème siècle av. J.C.), où l’une des premières civilisations démocratiques a été identifiée, jusqu’à la cyberdémocratie contemporaine, une panoplie de modèles et outils se sont développés, dont la démocratie participative.

La démocratie participative est une forme de partage et d'exercice du pouvoir : une démocratie directe sans représentation.

C’est précisément ce modèle démocratique qui a inspiré le processus décisionnel de Cessez-le-feu, permettant aux consommateurs en conflit avec une entreprise de se mettre d’accord afin de trouver un accord amiable pour la résolution du litige.

Attardons-nous sur cinq modèles de démocratie participative, de la Révolution Française à Cessez-le-feu !

1 – Le plus classique : le Référendum français

Héritage de la Révolution Française, le référendum national est un outil de démocratie semi-directe permettant aux citoyens français de décider ou de donner leur avis de manière collective.

En effet, la Constitution de 1958 prévoit la possibilité pour le gouvernement de solliciter les citoyens à s’exprimer directement sur une loi ou sur une révision constitutionnelle.

Le premier référendum national a été organisé en juillet 1793 pour le vote de la Constitution (de 1793).

Depuis, 23 autres référendums ont été organisés. Le dernier en date a abouti au célèbre « non » de la France au Traité établissant une constitution pour l’Europe, en 2005.

Cet outil ne fait pas consensus au sein des experts. Extrêmement désiré par certains, qui voient le recours au peuple comme marque d’un régime démocratique, et rejeté par d’autres, qui réfutent une démocratie par choix binaires, le référendum reste le seul outil de démocratie participative reconnu au niveau national.

2 – Le plus engagé : la « Democracia Corinthiana »

Pour les amoureux du football, Socrate est Brésilien !

La « Democracia Corinthiana » a été la première forme de direction participative d’un club de football.

En pleine dictature militaire brésilienne (1964-1985), Socrates, footballeur emblématique brésilien, et le président du club SC Corinthians, à São Paulo, ont initié l’une des actions les plus importantes pour combattre le régime militaire brésilien : la gestion démocratique par et pour les joueurs et les autres salariés du club (de l’agent d’entretien jusqu’aux dirigeants).

C’est ainsi que tous les joueurs du club prenaient les principales décisions sportives : abolition de la mise au vert, recrutement des joueurs et des entraîneurs, manière de préparer les matchs, etc.

A la finale du championnat de São Paulo de 1983, les joueurs ont fait de leur modèle de démocratie un symbole de lutte contre la dictature brésilienne en brandissant une banderole sur le stade : « gagner ou perdre, mais toujours avec démocratie ».

3 – Le plus entreprenant : la SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif)

La Société coopérative d’intérêt collectif (Scic) est une société commerciale qui associe obligatoirement autour d’un projet différents acteurs et parties prenantes : salariés, clients, usagers, contributeurs, collectivités, etc…

Créée en 2001, ce modèle de société coopérative s’adapte aux projets ayant pour ambition de produire des biens et des services d’intérêt collectif au profit d’un territoire.

Selon le principe de coopération régissant les SCIC, chaque associé dispose d’un droit de vote à valeur égale, indépendamment de ses parts dans le capital.

Enercoop, fournisseur français d’énergie renouvelable créée en 2003 est l’une des sociétés coopératives pionnières en France.

4 – Le plus technologique : la cyberdémocratie participative

Le développement de l’internet a été un levier pour l’émergence des nouveaux modèles de démocratie participative.

La ville de Belo Horizonte, au Brésil, a ainsi structuré des budgets participatifs en ligne pour lesquels tous les habitants de la ville peuvent voter. La première assemblée participative électronique européenne a été réalisée entre les régions Poitou-Charentes, Catalogne et Toscane grâce à une plateforme internet.

Enfin, l’Estonie est allée encore plus loin, en créant la première et seule société numérique avec un contrat social numérique entre les citoyens et le gouvernement.

Aujourd’hui, des nombreux sites internet proposent des solutions de participation citoyenne impulsées par des instances décisionnaires publiques, ou, tout du moins, par des associations et collectifs de plaidoyer citoyen.

5 – Notre modèle : le vote des consommateurs sur Cessez-le-feu

L'équipe de Cessez-le-feu s'est aussi inspirée de la démocratie participative pour développer la première plateforme en ligne de médiations collectives en matière de consommation courante.

Ce sont bien les consommateurs concernés par un litige similaire qui votent directement sur l'acceptation ou le refus de l'offre de dédommagement proposée par l'entreprise.

La loi de la majorité qualifiée s’applique : l'offre n'est acceptée que si 75% des participants l’approuvent.

Cessez-le-feu est fortement convaincue que les outils et modèles de démocratie participative peuvent être transposés dans tous les secteurs et les différentes échelles.